Syndrome du canal carpien

Syndrome du canal carpien

Vous présentez un syndrome du canal carpien, et votre chirurgien vous a proposé une intervention chirurgicale par voie ouverte pour libérer le nerf médian. Afin de prendre une décision éclairée, il est essentiel de comprendre les enjeux, les risques et les suites post-opératoires de cette intervention.

Le nerf médian, quel est son rôle ?

Le nerf médian est un nerf essentiel de la main, responsable de la sensibilité du pouce, de l’index, du majeur et de la moitié de l’annulaire. Il contrôle également certains muscles permettant l’opposition du pouce, notamment le muscle opposant du pouce et le court abducteur du pouce, indispensables pour saisir et manipuler des objets.

Qu’est-ce que le canal carpien ?

Le canal carpien est un espace anatomique situé à la face palmaire du poignet, délimité par les os du carpe à l’arrière et par un ligament épais appelé rétinaculum des fléchisseurs à l’avant. Ce canal permet le passage de neuf tendons fléchisseurs des doigts ainsi que du nerf médian.Le syndrome du canal carpien survient lorsque l’espace à l’intérieur du canal se réduit, souvent en raison d’une inflammation de la membrane entourant les tendons, appelée ténosynovite, qui entraîne une compression du nerf médian. Ce diagnostic est confirmé par un électromyogramme (EMG), et parfois complété par une échographie.

Pourquoi envisager une libération chirurgicale à ciel ouvert ?

  • Le traitement initial est conservateur, avec le port d’une attelle nocturne et des infiltrations de corticoïdes pour réduire l’inflammation.
  • En cas d’échec ou dans les formes plus avancées (lorsque les muscles du pouce commencent à s’affaiblir, parfois sans que le patient ne s’en rende compte), l’intervention chirurgicale devient nécessaire pour éviter des lésions irréversibles du nerf.
  • Sans prise en charge, le nerf médian peut subir des dommages permanents, entraînant une perte de sensibilité des doigts, une atrophie musculaire du pouce et une diminution de la force de préhension.

Déroulement de l’intervention

  • L’opération se fait sous anesthésie locorégionale, endormant uniquement la main.
  • Le chirurgien réalise une incision au niveau de la paume, à proximité du pli thénarien, afin de sectionner le ligament rétinaculaire et ainsi libérer la pression sur le nerf médian.
  • D’autres techniques existent : la technique endoscopique (à l’aide d’une caméra) ou la technique échographie.
  • En présence d’une inflammation des tendons fléchisseurs (ténosynovite), une synovectomie(ablation de la membrane synoviale) est réalisée dans le même temps opératoire.
  • Les complications per-opératoires sont rares, la plus exceptionnelle étant une lésion du nerf médian. En post-opératoire, il existe un risque d’hématome ou, plus rarement, d’infection de la plaie.
  • À plus long terme, certaines complications peuvent survenir, comme des douleurs persistantes au niveau de la cicatrice ou une perte temporaire de force. Une algodystrophie, phénomène douloureux et inflammatoire de la main, reste une complication rare mais possible.

Suites post-opératoires

  • Après l’intervention, la main est maintenue en position surélevée à l’aide d’une écharpe pour limiter l’œdème.
  • Un pansement léger est conservé jusqu’au retrait des points de suture.
  • La main peut être mobilisée dès le réveil, mais en évitant de mouiller ou de souiller la plaie.

Objectif de l’intervention :

Réduire la compression du nerf médian pour prévenir des lésions nerveuses irréversibles et restaurer la fonction et la sensibilité de la main.


Sources